Quand Vivienne Westwood opta pour un style provocateur au début de sa carrière de styliste, elle ne se doutait pas un instant que ses vêtements paraitraient un jour dans les revues de mode de l'establishment du monde entier. Mais qui est cette créatrice qui fut honorée en 2006 par la Reine d'Angleterre, du titre de Dame Commandeur de l'Ordre de l'Empire Britannique ? Mademoiselle Grenade revient sur quelques moments importants de la créatrice qui a su explorer les extrêmes de la mode mais les a aussi chargés de sens.
Vivienne Westwood la mode Punk !
Vivienne Westwood est une styliste anglaise née le 08 avril 1941 à Glossop dans le Derbyshire (Angleterre). Connue pour ses créations excentriques et colorées et considérée comme l’une des créatrices les plus originales, Vivienne Westwood est aussi indissociable de la culture punk. En effet, après quelques années d’enseignement dans une école primaire, elle contribue, à travers ses créations et sa boutique aux noms successifs, à façonner le style de ce mouvement rock, des rockers et de la culture urbaine en général.
En 1981, elle présente son premier défilé à Londres et présentera dès 1982 sa première collection nommée « Pirate ». Celle-ci connaitra un fort succès l’année suivante auprès des Parisiens. En 1982, Vivienne Westwood ouvre une seconde boutique à Londres nommée Nostalgia of Mud (Nostalgie de la boue). La même année, elle élève la lingerie au rang de vêtement dans sa collection Automne-Hiver 1982-1983. D’inspiration péruvienne, le collection Buffalo Girls présente un long bustier de satin marron décolleté dans le dos et porté sur de la laine feutrée et des hauts asymétriques. En 1990, elle s’inspire du style rocaille du peintre français François Boucher et réhabilite le corset dans sa collection « Portrait ». Elle s’approprie l’érotisme de ce vêtement en l’ornant d’une reproduction du Daphnis et Chloé peinte par l’artiste au XVIIIème siècle. Par ailleurs, si la rigidité des baleines est présente, le corset de la styliste se ferme au moyen d’une fermeture zippée au dos. Enfin, elle utilise le lycra afin de rendre son modèle plus confortable.
A travers ses interprétations, elle contribuera avec le styliste Jean Paul Gaultier à la résurrection du corset. Elle partage d’ailleurs avec le styliste français le même surnom d’ « enfant terrible de la mode ». Si le mouvement punk de ses débuts a fini par faner, la créatrice ne s’est pas reposée sur ses lauriers et a continué à ériger la créativité et l’excentricité au rang d’art, à travers ses collections. Les styles de l’ex punk destroy des seventies ont inclus la mini-crini ainsi que les costumes en tweed et tulle effiloché. La créatrice a toujours été en avance sur la tendance, influençant la mode et dictant même celle-ci la plupart du temps.
Vivienne Westwood : L'appel à l'action
En 2007, elle rencontre les membres de l’association PETA (People for the Ethical Traitment of Animals) et décide de ne pas utiliser de fourrure animale dans ses collections. Elle avoue d’ailleurs n’en avoir jamais utilisé. Par cette déclaration, elle rejoint officiellement la liste de tous ceux qui n’utilise pas de fourrure animale dans leurs collections : Ralph Lauren, Betsey Johnson, Stella McCartney, Calvin Klein, Tommy Hilfiger, Comme des Garçons, Marc Bouwer ...
En 2010, elle abandonne le style punk de ses débuts pour inviter la jeune génération à se préoccuper du sort de la planète. À travers sa nouvelle collection « Planète Gaïa », elle s’engage dans lutte pour l’environnement et lance un appel à l’action afin d’agir contre le réchauffement climatique.
En 2012, elle soutient publiquement l’ONGI Greenpeace dans sa campagne « Save the Arctic ». La popularité de la créatrice Vivienne Westwood ne connait aucune limite et la créatrice est aujourd’hui devenue « la grande dame » de la mode britannique. Un exploit remarquable pour celle qui a démarré en tant que pourvoyeuse de l’uniforme punk.
Son franc-parler et son attitude anarchiste sont plus vivants aujourd’hui qu’ils ne l’étaient dans les années 1970 et ses collections sont enracinées dans ses croyances, ses passions, ses centres d’intérêts : qu’il s’agisse des droits humains, de l’environnement ou encore de plaisirs fictifs et imaginaires.